Participants :
JCC : Jean-Pierre, Véro, Michel, Laure
GSV : Patrick
Bourg-en -Bresse : Marilyne
Nous nous retrouvons comme prévu au rassemblement du 16/17 Avril, à Lescheraine dans le massif des Bauges, en Savoie.
Le week-end commence bien pour Patrick et nous deux, car nous nous retrouvons vendredi soir autour d'une bonne fondue aux cèpes !
Le lendemain, rendez-vous à 8h00 à la Féclaz avec le reste du groupe pour faire la traversée Garde-Cavale
Il y a encore un peu de neige, nous sommes à près de 1400m d'altitude. Avec le redoux, il risque d'y avoir pas mal d'eau dessous.
Malgrès les hésitations de Maryline pour retrouver l'entrée (qui pourtant est balisée de belles et grosses flêches rouges), nous voilà à 9h00 prêts à descendre.
Cette traversée permet d'atteindre le fabuleux collecteur du massif Revard-Feclaz, réseau complexe et labyrinthique de plus de 30km
Il reste encore un peu de neige dans les premiers puits
Quelques puits et ressauts, méandres, galeries, vires et désescalades, nous voilà dans la salle du chaos, ou nous devons faire quelques escalades un peu perilleuses et un peu de recherche d'itinéraire (Maryline a un trou de mémoire !!!)
Nous voilà au niveau d'un premier actif, le torrent de Retiède. De jolies cascades agrémentent notre parcours.
Vers 12h30, (une fois n'est pas coutûme), nous faisons la pause repas, dans un endroit le plus sec possible ! D'après Maryline nous avons bien avancé et effectué environ 40% de la progression. Ces fameux 40% vont devenir "la" référence ... Tient, du bruit derriere nous, serions nous suivi ? Oui, 3 spéléos super modernes équipés d'une belle et grande topo sur téléphone portable (hé oui... même sous terre !!!). Ils nous font prendre conscience que nous ne sommes pas si rapides que ça et que nous ne sommes pas là ou nous croyons être !!! Adieu les fameux 40% de Maryline !! Deux d'entre nous dont je terrai les noms par courtoisie avaient pris la topo à l'envers !! faut dire qu'elle est pas très lisible la topo des savoyards, et le réseau est tellement complexe !!! Mais ne nous cherchons pas d'excuses, nous ne sommes pas rapides, voilà tout ! Les 3 spéleos filent, nous informant qu'une équipe devrait suivre derriere. Nous ne les reverons plus, quant aux autres nous ne les verrons jamais !!!
Encore un point topo... Le doute s'installe... 40% ??? Moins ??? Là c'est sûr le doute s'est installé ...
Allons nous rater la fameuse tartilette géante organisée ce soir à 20h00 ? Nous continuons et retrouvons l'actif.
Nous rejoingnons un autre affluent que nous remontons, puis une grande galerie fossile. Un puits et nous voilà dans le torrent de la Cavale. La jonction est faite.
A partir de là nous ne quitterons plus l'eau, pour le malheur de Véro. Il est vrai que sans néoprène l'eau n'est pas chaude et il faut absolument rester en mouvement. En plus avec la fonte des neiges le débit est remarquablement fort !! Il est pénible de remonter le courant dans de telles conditions. Un peu trop intense la séance d'aqua-marche !!
Nous évitons au maximum l'eau, au prix d'accrobaties parfois hasardeuses. En temps normal, à l'étiage, on ne se mouille que les jambes. Mais là ça monte bien plus haut et la néoprène aurait pu servir. De tout côtés coulent des cascades et affluents qui viennent grossir le débit du torrent.
Avec ce niveau d'eau exceptionnel, un passage bas ne risque-t-il pas de siphonner nous obligeant ainsi à faire demi-tour ? Comment Véro réagirait-elle ? Je ne partage pas mes inquiétudes avec mes camarades, ne voulant pas les affoler pour rien, on verra bien de toutes façons ...
Magnifiques formes d'érosion, cascades et vasques bouillonantes, je prend un peu de temps pour faire des photos et Michel pour filmer. Les autres nous distancent. Nous accelerons le pas, mais ne parvenons pas à les rattraper. Quelle pêche ils ont !! D'un coup, et un peu par hasard nous apperçevons de la rubalise en hauteur, indiquant une remontée vers une galerie sèche. Etonnant qu'ils ne nous aient pas attendu là. Nous continuons encore mais le doute est là. Sont-ils vraiment devant ou ont-ils raté la bifurcation et continué tout droit ? Nous nous posons, attendons, nous n'avons pas la topo, c'est eux qui l'ont, on ne sait pas vraiment ou nous sommes, et d'ailleurs personne ne sait ou nous sommes puisque nous n'avons pas eu le temps de nous inscrire au congrés... erreur fatale !!! Et en plus, comble du malheur on va rater la tartiflette ! Par dépis, Michel tente de graver un message dans la paroi argileuse, pour les informer de notre passage...
Voilà dans quel état mental nous nous trouvons quand soudain nous entendons des cris, les voilà. En fait ils avaient continué tout droit et risquaient d'aller très loin s'ils ne s'en étaient pas aperçu.
Notre progression continu, nous retrouvons l'eau
Enfin nous voilà aux fameux bains Turcs, après une longue progression dans l'eau. Comme si nous avions besoin de ça !!! Si au moins l'eau était chaude comme dans un vrai bain Turc !!
Et bizarrement, cet endroit ou nous aurions du nous mouiller le plus, n'a pas plus d'eau que d'habitude, bizarre... Nous savons enfin ou nous sommes, à une grosse heure de la sortie. la tartiflette a encore une chance ....
Nous sortons petit à petit de l'actif, mais comble de malchance, le plafond s'abaisse et nous oblige à ramper... dans l'eau ...
Enfin les derniers puits de sortie, dont un P19 qui nous parait interminable, car arrosé par une eau de fonte des neiges et parcouru d'un petit courant d'air glacial.
Sortie verglacée pour couronner le tout... Mais quel plaisir de sortir au soleil et pas sous la pluie !!!
Encore une demi heure de marche, et ... à nous la tartiflette !!!
Et cette équipe sensée être derrière nous ? Nous apprendrons le lendemain qu'ils se sont perdus pour de bon, une personne en hypothermie, un secours déclenché et une sortie à 4h du mat ! Bon, on s'en est finalement bien tirés...